Séance du 19 Septembre 2020

Ouverture de l’année universitaire 2020/2021
par Thierry Nussberger

Le séminaire pratique entre aujourd’hui dans sa troisième année. Quand nous l’avons proposé en 2018, nous avons été surpris par le nombre d’inscrits. Cela témoignait d’un vif intérêt pour la question de la clinique auquel l’entretien nous confronte. Cela témoignait aussi de l’intérêt pour les différentes formes de psychothérapie et de psychanalyse existantes. En toile de fond du désir de participer des questions qui, non de se formuler toujours clairement, se laisse deviner nous amenant à tenir en équilibre sur le fil de l’ontologie et de la métaphysique (au sens Aristotélicien). Jacques Lacan, Le dernier grand penseur de la psychanalyse, s’appuiera sur l’ontologie tout au long de sa recherche jusqu’à un au-delà de celle-ci l’hénologie ( une théorie qui pense l’Un chez Platon), on quitte alors le discours sur l’être pour embrayer sur un discours de l’Un, on n’interprète plus le désir, ni le manque-à-être mais on tente de cerner le réel avec la lettre et d’intervenir sur la jouissance . Avec Lacan la psychanalyse perd sa prétention à atteindre par la parole le noyau de l’être, elle considère alors celle-ci comme la répétition d’un évènement de corps produit par la percussion de la parole sur le corps même. Intérêt aussi pour la question de la vérité qui se manifeste dans l’angoisse discernable chez l’étudiant ou le professionnel de savoir si la méthode qu’il choisit est bien la bonne. La bonne en tant que pratique évidemment. Cette bonne pratique que d’aucuns prétendent connaître et qu’ils affirment comme scientifiquement prouvée. Cette affirmation péremptoire de connaître la vérité signe la méconnaissance dans laquelle s’enferme tous les simplificateurs de la pensée. Face à cet obscurantisme ambiant qui fait son nid sur une volonté affichée de transparence nous proposons le dur labeur de la clinique et de l’épistémologie. Pour la partie épistémologie nous avons fait appel en cette troisième année à des intervenants extérieur de qualité. Nous les remercions chaleureusement d’avoir accepté de contribuer à cette transmission et aux questionnements des savoirs.

Que soit remercié ici même Mr MONTEBELLO Fabrice qui nous présentera le court métrage de Chris MARKER. Nous remercions le professeur Thomas RABEYRON qui interviendra en decembre, Monsieur William HOULLE, Dr en psychologie et psychothérapeute, qui interviendra en mars 2021. Pour la partie clinique nous bénéficierons des apports de Mme Nathalie MARCON chef de service hospitalier, de madame Jeanne SOPHIE, psychologue, de Monsieur Jéremie MERCIER psychologue et psychanalysteJe tiens à remercier aussi les enseignants permanents du séminaire qui se consacre avec passion à cette aventure : Barbara HOUBRE, Sébastien MULLER, David SELLEM. Olivier LINDEN nous accompagne aussi depuis deux ans pour nous apporter son regard et ses remarques, c’est lui aussi qui se charge du laborieux travail de mise en forme pour la publication à venir du contenu des séances du séminaire.

Enfin, je remercie Mr Pierre MOULIN, directeur de l’UFR Sciences Humaines & Sociales de Metz (SHS-Metz), qui accueille le séminaire depuis son tout début. Il a manifesté toute son attention et son intérêt pour notre travail. Grace a lui nous pouvons ainsi bénéficier d’une magnifique salle de travail et d’un équipement high tech. Je suis très heureux de lui céder la parole pour ouvrir cette troisième année 2020-2021.

Intervention de Monsieur Pierre MOULIN, Directeur de l’UFR SHS de l’Université de Metz . à écouter en postcast ci-dessous

Ensuite cette première séance sera consacrée à la projection du moyen métrage « La jetée » (1962) de Chris Marker, présenté par Fabrice Montebello, Professeur des Arts Cinématographiques à l’Université de Lorraine. A l’issue du film, Barbara Houbre,Docteure en psychologie, Maître de conférences en psychologie clinique à l’Université de Lorraine, Psychologue et Psychanalyste, nous proposera une réflexion à propos de la thématique et des enjeux du film qui introduira à une discussion avec l’ensemble de l’auditoire.

Séance du 10 octobre 2020

La première partie de cette séance, consacrée à l’épistémologie des psychothérapies, s’articulera autour de l’intervention de Thierry NUSSBERGER, psychanalyste et psychothérapeute : « Des thérapies verbales de l’homme divisé vers les thérapies organiques de l’homme unifié »

La seconde partie, quant à elle, verra une mise en lumière particulière d’une pratique médicale par la psychanalyse : intervention du Docteur en médecine et anatomopathologiste Nathalie MARCON :  » Partage d’une pratique clinique d’anatomopathologiste éclairée par la psychanalyse « 

Pour retrouver l’ensemble de la séance du séminaire en version audio :

Séance du 14 Novembre 2020

Malgré le confinement, nous nous réjouissons de pouvoir nous retrouver via un dispositif à distance. En attendant de pouvoir à nouveau échanger et mettre nos questionnements, épistémologiques comme cliniques, au travail, en présence, au sein de l’Université, sous le signe de jours meilleurs…

The primal therapy : une thérapie dernier cri ?

Nous entendrons, dans la première partie, David SELLEM, psychologie clinicien, nous présenter le travail du psychiatre américain Arthur JANOV, notamment quant à sa pratique thérapeutique du cri primal.

L’arnaque

La seconde partie sera consacrée à la présentation d’une situation clinique, « L’arnaque » par Olivier LINDEN, cadre infirmier et psychanalyste.

Séance du 12 Décembre 2020

Dans la première partie épistémologique, Thomas RABEYRON, psychologue clinicien,  professeur de psychologie clinique et de psychopathologie à l’Université de Lorraine – Nancy, interviendra sur le thème : « Psy Wars : du néo-libéralisme au tsunami cognitivo-comportemental en Grande-Bretagne ».  

Le second temps clinique sera l’occasion d’une intervention de David SELLEM, psychologue clinicien, psychanalyste, qui présentera un cas clinique issu de sa pratique : « Les larmes du marin« . Une conversation suivra à partir des réactions et questions des participants.

Séance du 13 Février 2021

Deux séances épistémologiques se succèdent ce jour. Dans la première séquence, Thierry Nussberger, Psychothérapeute – Psychanalyste – Enseignant vacataire à l’Université de Lorraine, Faculté de Médecine de Nancy, intervient pour présenter : « Les psychothérapies intégratives de première génération vues à travers le prisme des deux principaux fondateurs en France.« 

Dans la deuxième séquence, William Houllé, Docteur en psychologie, Psychologue clinicien et de la Santé, Psychothérapeute en cabinet libéral ainsi qu’au Centre Pierre Janet, interviendra sur le thème : « Les psychothérapies intégratives de seconde génération« , et clôturera cette série d’exposés sur les psychothérapies intégratives.

Séance du 17 avril 2021

La séquence épistémologique a été consacrée aujourd’hui à « L’hypnose, entre phénomène et théories. » et nous a été présentée par Sébastien MULLER, psychologue, psychothérapeute, responsable des enseignements en Psychologie / Psychanalyse à l’IRTS de Lorraine.

La seconde séquence, clinique, a été l’occasion d’écouter Jeanne-Sophie Thiebaut, psychologue, psychothérapeute, hypnothérapeute, qui a présenté un cas issu de sa pratique en cabinet libéral : « Hypnose et adolescence/Les 2 Fatou, une lutte intérieure. »

Séance du 15 mai 2021

Aujourd’hui le séminaire interroge la clinique du Zombie. A partir de ce personnage effrayant qui ne cesse de se faire plus présent dans la culture contemporaine, Sébastien Muller ouvre la matinée sur cette thématique inédite, au croisement de la fiction et de la réflexion sur notre rapport à la mort.

Zombie, Mort, Morts, Jour Des Morts, Mexique, L'Homme

Le zombie, figure de la modernité

La première séquence sur le zombie est présentée par David Sellem qui propose une lecture de l’évolution du zombie, au regard de concepts de la psychanalyse, et interroge la place et la fonction de ce personnage subversif dans notre société contemporaine.

Le zombie, entre Réel, mythe et réalités

La seconde séquence est proposée par Sébastien Muller. Il y déplie l’origine du zombie parmi les mythes modernes, et en déploie la trame qui a permis son succès dans la culture populaire. La lecture psychanalytique qu’il amène ouvre sur un questionnement qui concerne autant le parlêtre dans ses rapports à la mort et à la castration, que sur le zombie comme paravent de la pulsion de mort paroxystique au XXème siècle.

Séance du 29 mai 2021

C’est la dernière séance de l’année. Elle aura eu lieu en distanciel, du fait des restrictions sanitaires encore en vigueur. Thierry NUSSBERGER revient sur cet évènement qui a contraint le séminaire à s’adapter, cahin-caha, avec l’espoir ou la promesse que le séminaire pratique pourra à nouveau se tenir en présentiel l’an prochain, pour une thématique particulièrement riche que vous pourrez découvrir en visionnant son introduction. Il nous rappelle le climat délétère actuel pour l’abord clinique, encore une fois attaqué. Mais qui reste vivace, comme en témoigne les deux interventions de la matinée.

Sébastien Muller nous rappelle par ailleurs ce jour la situation à laquelle les praticiens de la parole, parmi lesquels psychologues, psychothérapeutes, psychanalystes, psychiatres, sont à nouveau confrontés. En effet, une nouvelle fois, tous ceux qui s’affrontent au réel des parlêtres qui souffrent se retrouvent pris dans la tourmente d’une nouvelle tentative de mise au pas d’une technocratie malveillante et autoritaire. Face à cette tentative de réduction au silence par de nouveaux modèles scientistes et économiques, la résistance et la révolte permanente des cliniciens ne peuvent que s’imposer. Pour faire valoir une éthique de l’humain, radicalement opposée à celle du chiffre. Faire entendre que la clinique n’est pas réductible à des protocoles, des échelles ou des techniques. Faire savoir que les pratiques de la parole, de l’inconscient et du Réel, témoignent bien d’effets thérapeutiques efficients depuis l’invention de la psychanalyse par Sigmund Freud, et toujours aujourd’hui. Il nous propose à ce titre de nous reporter au Forum organisé par l’École de la Cause Freudienne « Arrêtons l’arrêté » du 27 mai 2021 qui est une première réponse médiatique, et accessible sur le lien : https://www.youtube.com/watch?v=TCtOuCZBOVc&t=1159s

La Self-psychology contre attaque : une réponse à l’Ego-psychology

L’an dernier, Barbara Houbre nous avait permis de découvrir l’Ego-psychology, réponse adaptative des USA à « la peste » freudienne. Aujourd’hui, elle présente une réponse née également outre Atlantique : la Self-psychology. Après un rigoureux retour épistémologique nécessaire aux fondamentaux philosophiques, elle explore le naturalisme, le rationalisme, un certain terreau de la métapsychologie freudienne. Elle déploie ce qui fonde la contre-attaque à cette déferlante moïque, avec l’introduction d’un nouveau concept clinique post-freudien, le Self. Citant Hartmann, mais surtout Kohut, elle déplie la pensée complexe de ce fin clinicien, son abord du Narcissisme, ses hypothèses, ses références et ses trouvailles. Qui ont trouvé peu d’écho dans la clinique moderne.

Les désobéissants

Il y a des parlêtres qui sont rétifs à tout ordre, toute obéissance. Jérémie Mercier nous l’illustre ce jour en témoignant de son abord clinique d’un enfant aux prises avec des signifiants, une logique, une jouissance, qu’il avait déjà commencé à mettre au travail au regard de ses relations aux autres. Plus qu’un cas dont il déploie les coordonnées, les ponctuations qui ont fait rencontre, et les réflexions qui s’en dégagent. Il interroge ce qui touche chacun dans la rencontre, aussi bien l’enfant que le clinicien, et la manière dont chacun met au travail ce qui l’interpelle, l’y surprend, l’y saisit. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une leçon clinique, cela en a les effets. Comme une réponse aux nouvelles attaques dont les praticiens qui, comme lui, s’orientent du Réel. Sa grande inventivité, son ouverture, sa mise en jeu dans les rencontres, sont autant d’indices d’une clinique orientée. Et démontrent ce qui d’une éthique opère dans la prise en charge des parlêtres en quête d’une boussole et d’une place dans le monde.